Camembert Électrique…



Il y a des disques qui sont dans une « liste de souhaits », une wishlist comme il se dit. Une wishlist fantasmée, que très rapidement on abandonne, tout simplement parce que c’est presque un miracle de tomber sur ces disques en vide-greniers ! Et puis on se rend compte au fil des ans que tout doucement, ça arrive ! Gong – camembert électrique, il était sur cette liste depuis 2008 ! 11 ans, fichtre, pour y arriver. Je ne vous raconte pas la poussée d’adrénaline quand j’ai sorti le disque de ce petit bac au vide-greniers de Rognes dimanche 2 juin 2019. Une seule certitude, les copains chineurs et connaisseurs n’étaient pas encore arrivés, ou alors n’avaient pas vu le bac. J’y ai même laissé un Pink Floyd que j’avais déjà, c’est dire. Et puis, le plus amusant, c’est que d’autres copains rencontrés après ne semblaient pas (re)connaitre ce disque. Et pourtant…

Une pochette comme ça ne peut pas s’oublier, ne peut pas échapper au regard. Alors, j’ai lu, ici dans un commentaire et ailleurs sur un autre blog : pochette laide, hideuse même ! Mais moi, je m’inscrit en FAUX ! Je ne trouve pas cette pochette laide. Originale, oui, significative aussi ! Elle reflète bien le groupe GONG, communauté d’allumés et de musiciens talentueux, expérimentaux jusqu’au bout des instruments et de la manière de vivre même !

Alors, comment parler de cet album ? sans doute le disque le plus étrange et le plus barré du rock français ! C’est même peu dire. Camembert, vous voulez du camembert ? 11 titres sur l’albums, certains ne dépassant pas les 25 secondes, bruitages, collages sonores et aussi des musiciens de haut vol. Eddy Louiss, organiste de jazz plus que réputé qui vient faire sonner son piano et son orgue sur un titre. David Aellen guitariste remarquable (venu de Soft Machine, bloqué en France et « interdit » de rentrer en Angleterre pour une histoire de visa, il en profite pour fonder Gong), Didier Malherbe, saxophoniste impeccable. Musicalement, on pense forcément à Soft machine, aux délires de Frank Zappa. L’album pourrait n’être qu’un album délirant de musiciens sous substances hallucinogènes, mais au fil de l’écoute et des réécoutes, on se rend compte que tous les titres forment un tout cohérent. Certes, l’album n’est pas évident à aborder entre Free Jazz et Rock Progressif, mais c’est comme le camembert, une fois qu’on y’a gouté, impossible de s’en passer (ok, image foireuse) ! C’est de toute manière un album essentiel pour toutes les oreilles curieuses de sons bizarres et hors des sentiers battus.



J’ai eu la grande chance de tomber sur le pressage orignal de 1971, édité chez BYG, avec ses inserts complets.
À noter une petite étrangeté dont je ne me souvenais plus avec en fin de chaque face, le sillon qui tourne en boucle et qui oblige à se lever vite pour relever le bras de la platine, avec le risque de devenir fou ! 😀




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